Le lion et le serpent
Lire le roman Yvain jusqu’à la 129.
Lire attentivement le chapitre VII p 93.
Donne le sens et la nature de essart, échine, ardente, venimeux, malignité, marmite, pitié, félon.
Quels symboles sont rattachés au serpent et au lion dans ce texte ?
Extrait pp 93-95
Le lion reconnaissant
Plongé dans ses pensées, monseigneur Yvain cheminait à travers une forêt profonde lorsqu'il entendit, dans les fourrés, un grand cri de douleur. Il se dirigea aussitôt vers l'endroit d'où provenait ce cri. Quand il y fut parvenu, il découvrit dans un essart, un lion et un serpent qui le tenait par la queue et lui brûlait l'échine d'une flamme ardente. Monseigneur Yvain ne s'attarda pas longtemps à contempler cet étonnant spectacle. Il se demanda en lui-même auquel des deux il viendrait en aide et décida de prendre le parti du lion car on n'a pas le droit de faire du bien aux créatures venimeuses et félonnes. Or le serpent est venimeux ; sa gueule vomit des flammes tant il est plein de malignité. C'est pour cela qu'Yvain décida de le tuer en premier.
Il tire son épée et s'avance, l'écu devant son visage pour le protéger des flammes que le monstre recrache par sa gueule plus large qu'une marmite. Si le lion l'attaque ensuite, Yvain ne manquera pas de se défendre. Mais qu'importe ce qu'il adviendra ! Il a pitié de la noble bête et c'est elle qu'il va d'abord secourir.
Avec son épée bien tranchante, il attaque le serpent félon et le coupe en deux puis le frappe tant et si bien qu'il le taille en pièce et le hache menu. Le voilà obligé de couper un morceau de la queue du lion que tenaient toujours les mâchoires raidies du monstre. Il prend bien soin d'en couper le moins possible.
Yvain s'attendait à ce que le lion, une fois délivré, vienne l'attaquer. Cette idée n'effleura même pas l'esprit de l'animal. Ecoutez plutôt comment le lion se comporta en être noble et généreux. Il fit comme s'il se rendait au chevalier : dressé sur ses pattes de derrière, il lui tendait ses pattes avant jointes et baissait la tête vers le sol. Ensuite, il s'agenouillait et pleurait à chaudes larmes en signe de grande humilité. Monseigneur Yvain comprit, sans l'ombre d'un doute, que le lion le remerciait de cette façon, d'avoir tué le serpent et de l'avoir sauvé de la mort. La tournure que prenait l'aventure lui parut fort plaisante.
Ayant essuyé son épée souillée par le venin du monstre, Yvain la remet au fourreau puis reprend son chemin. Le lion marche à ses côtés. Il le suivra partout désormais, et ne le quittera plus jamais car il veut le servir et veiller sur lui.
[...]
Comme il faisait presque nuit, Yvain décida de s'arrêter là et de dépecer le chevreuil pour pouvoir en manger.
Lire attentivement le chapitre VII p 93.
Donne le sens et la nature de essart, échine, ardente, venimeux, malignité, marmite, pitié, félon.
Quels symboles sont rattachés au serpent et au lion dans ce texte ?
Extrait pp 93-95
Le lion reconnaissant
Plongé dans ses pensées, monseigneur Yvain cheminait à travers une forêt profonde lorsqu'il entendit, dans les fourrés, un grand cri de douleur. Il se dirigea aussitôt vers l'endroit d'où provenait ce cri. Quand il y fut parvenu, il découvrit dans un essart, un lion et un serpent qui le tenait par la queue et lui brûlait l'échine d'une flamme ardente. Monseigneur Yvain ne s'attarda pas longtemps à contempler cet étonnant spectacle. Il se demanda en lui-même auquel des deux il viendrait en aide et décida de prendre le parti du lion car on n'a pas le droit de faire du bien aux créatures venimeuses et félonnes. Or le serpent est venimeux ; sa gueule vomit des flammes tant il est plein de malignité. C'est pour cela qu'Yvain décida de le tuer en premier.
Il tire son épée et s'avance, l'écu devant son visage pour le protéger des flammes que le monstre recrache par sa gueule plus large qu'une marmite. Si le lion l'attaque ensuite, Yvain ne manquera pas de se défendre. Mais qu'importe ce qu'il adviendra ! Il a pitié de la noble bête et c'est elle qu'il va d'abord secourir.
Avec son épée bien tranchante, il attaque le serpent félon et le coupe en deux puis le frappe tant et si bien qu'il le taille en pièce et le hache menu. Le voilà obligé de couper un morceau de la queue du lion que tenaient toujours les mâchoires raidies du monstre. Il prend bien soin d'en couper le moins possible.
Yvain s'attendait à ce que le lion, une fois délivré, vienne l'attaquer. Cette idée n'effleura même pas l'esprit de l'animal. Ecoutez plutôt comment le lion se comporta en être noble et généreux. Il fit comme s'il se rendait au chevalier : dressé sur ses pattes de derrière, il lui tendait ses pattes avant jointes et baissait la tête vers le sol. Ensuite, il s'agenouillait et pleurait à chaudes larmes en signe de grande humilité. Monseigneur Yvain comprit, sans l'ombre d'un doute, que le lion le remerciait de cette façon, d'avoir tué le serpent et de l'avoir sauvé de la mort. La tournure que prenait l'aventure lui parut fort plaisante.
Ayant essuyé son épée souillée par le venin du monstre, Yvain la remet au fourreau puis reprend son chemin. Le lion marche à ses côtés. Il le suivra partout désormais, et ne le quittera plus jamais car il veut le servir et veiller sur lui.
[...]
Comme il faisait presque nuit, Yvain décida de s'arrêter là et de dépecer le chevreuil pour pouvoir en manger.